HORS-JEU ▹ Pseudo billie. ▹ Prénom Emma ▹ Où avez-vous connu le forum ? Bazzart ▹ Votre personnage est... le scénario du perfect Sydney ▹ Présence Je passerai une fois par jour m'sieurs dames ▹ Êtes-vous prêt à être frappé par la roue du Destin? Plus que prêt, surtout avec Sydney

▹ 1 Il est amoureux de sa baby-sitter. Il a sept ans. Et il est amoureux de sa baby-sitter. Ellen. Au fond, si on avait demandé au petit Hoan de se décrire à l’époque, c’est les deux choses qu’il aurait dites. J’ai sept ans et plus tard, j’épouserai ma baby-sitter. Et puis du jour au lendemain ça bascule. Ca avait commencé plutôt bien. Ses deux parents travaillaient et Ellen devait venir le garder parce qu’il était en vacances. Mais au dernier moment, elle avait dû annuler à cause d’un imprévu. Et voilà que son père avait dû trainer derrière lui un Hoan en larmes qui tapait du pied parce qu’il voulait sa baby-sitter et qu’il ne voulait pas aller au travail oh combien ennuyant de son père. Avec sa mère, c’était déjà plus marrant mais aujourd’hui elle ne pouvait vraiment pas. Alors il s’était retrouvé dans un bureau rempli de feuilles et d’objets pointus qui lui donnaient envie de s’enfuir en courant. Echapper à la surveillance de la secrétaire avait été un jeu d’enfant. Hoan prévoyait de sortir de l’immeuble, prendre un taxi en promettant au chauffeur que s’il l’emmenait voir la femme de sa vie, son très riche papa lui donnerait tout ce qu’il voudrait. Et puis il était tombé dans l’océan. Métaphoriquement. Parce que bien sûr, où trouve-t-on un océan dans immeuble hein ? Je vous le demande. Les deux yeux les plus bleus qu’il ait jamais vus. Un employé de son père avait amené son fils avec lui qu’il ne pouvait pas faire garder non plus. Sydney qu’il s’appelait. A partir de jour, si on avait demandé à Hoan de se décrire, il aurait dit : j’ai sept et Sydney Wellington est mon meilleur ami pour la vie. ▹ 2 Hoan n’a que seize ans mais a déjà eu plusieurs petites-amies. Il est trop jeune pour avoir quoique ce soit de sérieux avec une fille, ce n’est qu’une histoire d’exploration et de découverte. C’est parfois un peu cru, des fantasmes mis sous la lumière jaune d’un lampadaire qui ne sont pas exotiques qu’il aurait pu le penser. Mais il se dit que l’adolescence est un peu sale et ça ne l’arrête pas de changer de copine comme de chemise. Jusqu’à son arrivée. Elle débarque en plein milieu de l’année. Européenne, elle a le charme que les américaines n’ont pas et qui attire tout de suite son attention. Discrète, sa beauté la rend tellement populaire que toute le lycée sait avant même qu’elle ne le connaisse qu’ils finiront par sortir ensemble. Lui le capitaine de l’équipe de lacrosse, à la fois bon élève et bad boy, qui dicte les lois sans l’avoir vraiment cherché. Alors bien sûr, ils se mettent ensemble. Mais pour la première fois pour Hoan, ça compte. Elle est tellement frêle entre ses bras. Fragile comme une rose. Il a peur de la briser. Il lui ouvre son cœur comme il ne l’a jamais fait avec personne, à part Sydney. Pour la première fois, ce n’est pas juste physique. Ca n’a rien de sale. C’est presque magique. Ils viennent à peine de passer leur un mois qu’elle lui offre sa virginité sur un plateau d’argent. Cette nuit, il s’en rappellera pour toujours. Son parfum, ses soupirs, sa douceur. Toujours et encore sa beauté. Et puis le lendemain, sans signe avant coureur, sans vraiment comprendre pourquoi, elle rompt avec lui. Elle lui brise le cœur mais il n’arrive même pas à lui en vouloir. Il se demande si c’est un retour du karma pour avoir anéanti le rêve de tellement de filles ou quelque chose comme ça. Deux mois plus tard, torturé par le besoin de savoir, il reprend contact avec elle. Entre temps, elle a déménagé – ses parents voyagent beaucoup. A sa question, il obtient une réponse énigmatique qu’il n’a encore pas déchiffrée aujourd’hui. « Ton cœur avait besoin d’être brisé. » ▹ 3 Quand sa mère meurt, c’est comme si on plongeait une main dans sa poitrine pour lui arracher le cœur et qu’on refermait le trou avec du ciment. Ca fait un mal de chien. Il est là, dans cet hôpital aux murs trop blancs et à l’odeur tellement aseptisé que ça lui irrite la gorge, à écouter un médecin lui expliquer qu’il a fait tout ce qu’il a pu pour sauver sa mère mais que son état était trop grave et qu’elle est décédée même après avoir fait l’usage de méthodes extraordinaires. Le mot lui donne envie de vomir. Extraordinaire. Qu’est-ce que ça veut dire extraordinaire ? Rien, absolument rien. Il tourne le dos et se met à courir. Il entend la voix de son père lui dire de revenir. Mais il s’en fout, il n’écoute pas. Sa mère est morte. Elle est morte. Sans réfléchir, il court jusqu’à chez lui – sa maison n’est pas bien loin de l’hôpital – et il enfourne sa moto à bout de souffle. Il ne prend pas de casque, rien. Il veut juste oublier et il n’y a que ça qui l’aidera. Sa moto. Il démarre au quart de tour et s’enfuit dans les rues urbaines de Clearwater. Il slalome entre les voitures, il grille un feu et manque de se manger le bitume. Il conduit vite, il veut s’éloigner de l’air morbide qui lui brûle les poumons. Il a une odeur de mort dans le nez et il a presque envie de s’arracher les poumons pour ne plus la respirer. Il s’éloigne de la ville et se retrouve sur une route étroite et sinueuse. Humide par la pluie qui commence à tomber. Cette pluie qui se mélange avec les larmes sur joues. Et puis d’un coup, le monde bascule. Un virage trop serré et il s’écrase par terre. Il se retrouve paralysé, le visage en sang, éraflé mais pas aussi meurtri que son cœur. Il doit avoir l’air de s’être pris une raclée ou quelque chose comme ça. Le froid de la pluie raidit ses membres et tout engourdi, il sort son portable et compose le seul numéro auquel il peut penser. Sydney. Ce dernier arrive une demi-heure plus tard en voiture. Ses yeux s’écarquillent, horrifié quand il voit l’état dans lequel il est. Hoan est assis par terre, comme un gamin pris en faute, sa moto abimée à côté. « Ne me crie pas dessus. Je sais que j’aurais pas dû. Je sais. Mais… Ma mère est morte. » Et d’un coup, il est attiré dans une étreinte chaude et forte. Rassurante. L’odeur si particulière de Sydney lui monte au nez. Et il a enfin l’impression de pouvoir respirer. 4 ▹La première fois qu’il embrasse un homme, il sait que cela va avoir des conséquences et qu’un jour ou l’autre, il regrettera d’avoir trop bu. Mais la bouche sous la sienne est tellement exotique qu’il ne peut pas s’empêcher de vouloir l’explorer. Même si cette bouche est celle de son meilleur ami d’enfance et que théoriquement il n’est pas gay. Mais ça, c’est le dernier de ces soucis parce que cette bouche a goût délicieux et qu’elle n’est pas aussi pliante que celles qu’il embrasse d’habitude. Elle est plus ferme, plus passionnée. C’est la meilleure bouche du monde, finit-il par penser. Surtout quand elle l’embrasse en retour. Parfois, elle proteste un peu mais il avale tous ses mots. Ca se finit dans un camaïeu de membres entremêlés, de soupirs et de touchers qui font battre son cœur dans sa poitrine. Le lendemain, quand il se réveille nu dans le lit de son meilleur ami tout aussi nu que lui, il n’arrive même pas à paniquer ou même à regretter. Le fait que cette nuit vienne se placer dans son top trois des meilleures nuits qu’il ait jamais passé ne l’affole même pas. Il n’est pas gay. Mais il a couché avec son meilleur ami. Ca ne l’empêche pas de recommencer plus tard sous le prétexte que ce sont juste des amis qui s’entraident. L’amitié améliorée est définitivement le meilleur concept jamais inventé. 5 La rage bouillonne dans son sang alors qu’il regarde Sydney rire à une blague – très certainement idiote – d’un crétin qui le drague sans chercher à être discret. Serrant son verre, il ne peut que se fustiger d’être celui à l’origine de cette vision dérangeante. Viens, on sort ce soir ; qu’il lui avait dit, la bouche en cœur. Il avait servi à son meilleur ami un discours qui lui donne maintenant envie de vomir. Comme quoi la vie est courte, qu’il ne s’amusait pas assez, qu’il avait besoin de se dévergonder un peu, qu’il ne pouvait pas juste se contenter de coucher avec lui, même si cette nouvelle étape dans leur relation était plus que satisfaisante. Et d’autres conneries du genre. Lui aussi est censé coucher ce soir. Il a repéré plusieurs filles plus que jolies avec qui il pourrait passer une bonne soirée. Mais bizarrement, dès que Sydney a été abordé, il ne leur a plus rien trouvé d’attirant. Au fond, demain il a une réunion très importante pour aller avec son nouveau job très important et ses costards à 3000 dollars pièces – chers les fringues – et il n’a pas vraiment préparé quoique ce soit. Si Sydney avait su, il l’aurait collé devant ses dossiers et lui aurait dit de bosser. Maintenant, Hoan en est à son quatrième verre, il sent déjà la future gueule de bois se présenter à lui et il a une forte envie de trainer Sydney hors du bar, de le pousser dans son lit et de ne plus jamais sortir de son appart’. Au fond, il savait bien que coucher avec un homme finirait par avoir des conséquences désastreuses sur sa vie. Celle-là n’est que la première d’une longue liste. Le pire c’est que cela ne l’effraie même pas. Quel est mon problème ? Se demande-t-il en se dirigeant vers son meilleur ami pour lui proposer de rentrer, de mater un film et plus si affinités. Beaucoup plus.